Résumé
“J’ai troqué la basse contre la caméra”, explique Marilina Giménez, qui jusqu’en 2013 et pendant six ans a joué avec deux amis dans le groupe Yilet, qui a donné naissance à un disque autobiographique et choral qui affronte plusieurs dilemmes dans une perspective de genre. Quel est le rôle des femmes dans la scène musicale actuelle, que se passe-t-il lorsque les femmes font la musique qu’elles choisissent, que se passe-t-il lorsque leurs corps sur scène sont agressifs et sensuels ? Le film nous offre un tour dans la nuit de Buenos Aires où des voix diverses composent “un groupe de filles”.
L'avis de Tënk
À travers sa chronique de la scène rock, punk, cumbia queer et féministe d’Argentine, Marilina Giménez partage avec conviction la réalité de femmes musiciennes, productrices et militantes. Elle filme de l’intérieur les coulisses d’une production artistique qui s’écrit sans hommes cis. Elle dépeint les joies comme les affres de la vie en tournée, du sexisme inhérent à la sororité joyeuse, sur fond de combats féministes brûlants face à un régime politique conservateur. Dans cette visite nocturne de Buenos Aires et autres festivals internationaux, de vieux groupes comme The She-Devils jouent avec des pierres et des bouteilles, les icônes de Las Taradas et Kumbia Queers revisitent des rythmes sud-américains traditionnels dans un esprit post-punk et queer, tandis que Chocolate Remix et Miss Bolivia réinventent le reggaeton avec des textes explicites et percutants. Un documentaire musical et politique euphorisant !
Richard Berthou
Co-programmateur du Festival Musical écran