Résumé
Pour consolider sa coopération économique avec l’Algérie, la Chine offre à la ville d’Alger un coûteux opéra. Karim Moussaoui s’interroge sur ce qui se rapproche le plus d’un Opéra dans son pays, l’Algérie. Accompagné d’une équipe de tournage, il se rend dans le désert à la recherche de femmes dont on lui a dit qu’elles chantaient le “Taguerabt” (chant du Gourara) dans des grottes. Au fil de leur voyage, un doute s’installe : ce lieu existe-t-il vraiment ?
L'avis de Tënk
Un film documentaire aux allures de conte, qui fait le récit d’une quête où le réel, quitte à être mis en scène, apparaît comme une révélation. Le réalisateur Karim Moussaoui s’interroge sur la tradition musicale d’Algérie qui pourrait être une équivalence de l’opéra – question ô combien politique. Avec en tête une scène du film d’Assia Djebar La Nouba des femmes du Mont Chenoua (1978), il part à la recherche des femmes qui chantent dans des grottes le Taguerabt, un chant du Gourara – proche de l’Ahellil, genre musical aujourd’hui reconnu comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. De l’incertitude de l’existence de cette cérémonie à l’hébétude de l’équipe de tournage dans le désert et à leur saisissement face au chant, le film tient du rêve ; il s’ancre aussi très fort, près de ces voix, dans cette grotte de Ksar d’Ighzer, en région Zénète, accompagné de siècles d’histoire.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition