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Disponible en location
46 min
France, 1993

Production : Ardèche Images Production, Cités télévision
Français

Parole



Résumé


Pendant la guerre du Golfe, Serge Daney avait écrit que la conversation, selon lui “un art typiquement franco-arabe”, n’arrivait plus à s’instaurer entre lui et ses amis arabes. Ici, lui est offert un cadre, à la fois réel et cinématographique, dans lequel il peut tenter de renouer ce dialogue un moment interrompu. Le choix de son interlocuteur s’est imposé d’emblée : Elias Sanbar, Palestinien, historien, directeur de la revue “Études palestiniennes”, collectionneur d’images. Sanbar est un exilé qui archive la mémoire de son peuple : photographies de presse, albums de famille, cartes postales, etc. Pour lui, l’image constitue une preuve de son identité. Daney quant à lui a passé l’essentiel de sa vie à voir des films mais il s’est toujours refusé à conserver des images fixes. De part et d’autre, il y avait un désir très vif de confronter ces deux attitudes face à l’image et d’en faire, en quelque sorte, une parabole des rapports Nord-Sud.

L'avis de Tënk


"Je suis pour la réhabilitation totale de la conversation de bistrot. Le monde est suffisamment déglingué pour que, de nouveau, on ait le droit de tout hasarder, de refaire le monde, etc. Le "pragmatisme" et le positif "positif", on en voit tous les jours les résultats."
Une fois encore, le documentaire tente d’organiser une conversation entre deux rives éloignées. Après Godard-Duras, le critique Daney dialogue avec l’historien Sanbar. Si l’histoire reste le cadre de pensée commun et indépassable, ce qui frappe, c’est la manière dont s’opposent deux visions, deux recours à l’image. Extrêmement mélancolique, liée à l’exil chez Sanbar (la fuite de Palestine, le visage de la mère) ; apparemment plus à distance, sans affects personnels chez Daney (qui redit son amour de la carte postale et de sa "sobriété documentaire"). C’est que le cinéma n’est pas pour lui ce qu’est la Palestine pour Sanbar : un pays perdu, pour lequel on éprouverait une indicible nostalgie. C’est un pays supplémentaire, un paysage mental – un territoire inexpugnable.

Arnaud Lambert
Réalisateur

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