Résumé
Il y a plus de 70 ans, les ordonnances promulguant les champs d’application de la Sécurité Sociale étaient votées par le gouvernement provisoire de la République. Le principal bâtisseur de cet édifice humaniste se nommait Ambroise Croizat. Qui le connait aujourd’hui ? La Sociale dresse en parallèle le portrait d’un homme et cette histoire de “la sécu”. D’où elle vient, comment elle a pu devenir possible, quels sont ses principes de base et qu’est-elle devenue au fil des décennies, mais aussi ce qu’elle pourrait devenir. Une histoire peu ou pas racontée jusqu’à ce jour même si elle nous concerne tous. L’histoire d’une lutte qui n’est pas finie.
L'avis de Tënk
Les ministres de gauche, c'est dangereux. On nous l'a bien répété, récemment. Et pour nous rappeler tous les méfaits dont ils pourraient être capables – comme, par exemple, mettre en place une sécurité sociale – ce film est bienvenu.
Car on n'y connait rien, à notre histoire. À l'image des quelques ignorants qui jalonnent le film, nous avons bien besoin de piqûres de rappel. Celles-ci nous sont prodiguées non seulement par des historiens mais aussi par Jolfred Frégonara, ancien responsable local de la CGT, qui fut chargé de la mise en place des caisses de sécu en Haute-Savoie après la 2e guerre mondiale. La Sociale est aussi et surtout un film contre l'effacement, qu'on dirait parfois volontaire, d'Ambroise Croizat, le ministre de gauche en question. C'est un film sur l'authentique volonté politique. C'est un film qui nous montre un peu, comment dire, un château de sable finement modelé, et on entend aujourd'hui les gros pas de quelques vandales venus le piétiner.
Jérémie Jorrand
Responsable de l'éditorial et de la programmation de Tënk