Après un plan presque subliminal qui esquisse un fort besoin d’images, la première séquence, saisissante, pose le sujet du documentaire : l’aveuglement qui vient. Cette menace nourrit la nostalgie précoce d’une lumière un jour enfuie, en même temps qu’elle reconfigure le rapport au monde. Il s’agit moins de conserver à tout prix la beauté, que d’entrer dans une relation franche et sans détour, infiniment précieuse, à l’acte créatif, à ce qui nous entoure, à ceux que l’on aime et à la lumière qui caresse le corps, les yeux et la pensée. Frontal dans ses tentatives, d’une grande force dans les portraits qu'il dresse et optimiste dans les promesses du pays des aveugles : ce rapport est aussi celui de la réalisatrice et du film au spectateur.

Jimmy Deniziot et Roxanne Riou
Pré-sélectionneurs pour les États généraux
du film documentaire - Lussas