Résumé
Mario Lorenzini est un mystère du cinéma. Disparu soudainement, il a laissé derrière lui une œuvre cinématographique inédite et secrète, filmée en Super 8 ; des images chroniquant la vie quotidienne d’un village italien, sauvées de l’oubli grâce au travail de Perla Sardella qui les transforme en lettre d’amour posthume.
L'avis de Tënk
Derrière chaque archive se cache un homme qui a consacré son temps libre à la profession, bien qu'amateur, de cinéaste. Mario Lorenzini, ouvrier bizarre et membre de la communauté Walser dans un petit village entre la Suisse et l'Italie, a trouvé sa voie dans le médium – la caméra – au début des années 1970. Si son répertoire contient toute la beauté d'une vie en contact étroit avec les rythmes de la nature et le changement des saisons, rendus avec une grâce primitive dans le montage de Sardella, on y trouve aussi les traces de la réserve d'un homme dont les désirs s'expriment pleinement dans l'acte de filmer. Une interprétation surprenante et touchante, visant à déplacer progressivement l'attention vers le hors-champ, par une jeune cinéaste qui interroge le pouvoir ontologique de l'acte de filmer.
Daniela Persico
Programmatrice et critique