Salloum et Suleiman arrachent aux médias et au cinéma industriel leur véritable vision du Moyen-Orient. Les clichés orientalistes sont démasqués l’un après l’autre dans les publicités, les journaux télévisés, les dessins animés, les documentaires. Le racisme anti-arabe est montré dans toute sa misère dans les images les plus familières pour nous, spectateurs occidentaux : celles de films comme Exodus, Lawrence d’Arabie, Indiana Jones. Hollywood se transforme en une gigantesque usine de haine et de discorde : l’impérialisme culturel n’est rien d’autre que le chien de garde du colonialisme économique et politique occidental. La critique de la représentation désassemble et ré-assemble les images et se transforme en un instrument de subversion de l’imaginaire. Le contre-récit devient ainsi une méthode de déconstruction et de décolonisation permanente.

Federico Rossin
Historien du cinéma, programmateur indépendant