Résumé
Dima est mort le 23 mai 2013, à l’âge de 21 ans. Enrôlé dans l’armée russe, il est tué d’une balle dans la tête lors d’une mission spéciale au Daghestan. Pendant que ses parents affrontent le vide laissé par sa disparition, ceux qu’il appelait ses frères s’entraînent toujours pour la guerre dans des conditions difficiles qui créent un lien puissant entre eux. Ces deux univers se mêlent. Ils racontent la mort et l’absence.
L'avis de Tënk
Le film d’Alexander Abaturov s’intitule “Le Fils”. Il personnalise ainsi d’emblée notre rapport à tous les jeunes gens que nous y voyons évoluer. Il situe notre regard au niveau de la douleur de la mère et des larmes emprisonnées du père.
Mais à l’heure de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, comment regarder les soldats russes ? Ce film – de 2017 – prend une valeur documentaire terrible : on ne peut s’empêcher de se demander sur quel terrain d’opération se trouve tel ou tel aujourd’hui. Et quel crime il est capable d’accomplir. Et de l’autre côté, il nous fait sauter par-delà la géopolitique actuelle pour retomber sur les individus : la guerre, ce sont des jeunes gens qu’on convainc de tuer d’autres gens. C’est un jeune homme capable de sourire avant de partir en opération “pour tuer”. Ce sont des corps utilisés par les États. Ce sont des hommes fiers de leur violence et ce sont des statues qu’on érige. Ce sont des fils transformés en martyrs – héros car morts.
L’équipe éditoriale de Tënk