Résumé
En 1964, Che Guevara demanda au jeune Jean Ziegler de rester en Suisse pour lutter depuis le “cerveau du Monstre capitaliste”. Par la suite, comme écrivain, professeur, député et collaborateur de Kofi Annan, Ziegler n’a eu de cesse, à travers ses livres et ses discours, de fustiger les injustices, le pouvoir des oligarchies capitalistes et les responsables de la faim dans le monde. En 2016, à l’âge de 82 ans, ses livres se vendent dans le monde entier et il se bat encore, au sein de l’ONU, pour honorer sa promesse au Che.
L'avis de Tënk
"Un enfant meurt de faim dans le monde toutes les 5 minutes." C’est ce que Jean Ziegler dénonce avec force pour arrêter ce "crime organisé". Nicolas Wadimoff, ancien élève de Ziegler devenu réalisateur, nous emmène dans les pas du "maître" à Cuba, et questionne ses convictions, nous permettant ainsi d'assister à la pensée en train de s’élaborer. C’est filmer frontalement la politique ! La phrase de Gramsci qui inspire le titre du documentaire : "Il faut allier le pessimisme de l'intelligence à l'optimisme de la volonté", n’est pas tout à fait exacte. Traduite littéralement de l’italien, elle dit : "Je suis pessimiste avec l'intelligence, mais optimiste par la volonté" ; la nuance reflète la subtilité du film – à l’apparence classique. Cet extrait d'une lettre au frère de Gramsci, écrite en prison en 1929, symbolise la conception d’un homme, seul, face au "monstre" fasciste. Jean Ziegler, lui aussi, représenté en "mission" au cœur des institutions internationales provoque autrement à "l’insurrection des consciences".
Pierre Oscar Lévy
Réalisateur