Résumé
Autour des ruines de l’usine Penarroya, un jeune homme cherche du travail, là où il y a des années avait eu lieu la première grande grève de travailleurs immigrés en France. Histoires fragmentaires, réelles ou imaginées, de personnages ayant vécu et travaillé à Gerland, ancien quartier industriel de Lyon, voué à la démolition.
L'avis de Tënk
Les Hommes debout arpente la mémoire, celle des immigrés, des ouvriers, du travail, des luttes et des lieux. Discontinuités, ruptures, incertitudes, la mémoire est ici recomposée en un magnifique écheveau pour saisir ses méandres et l'ensemble des strates qui cohabitent dans une vie, celle des hommes, celle des territoires, qu'ils soient ruines industrielles, interstices en déshérence, rattrapés et effacés bientôt ou déjà par les projets d'aménagements.
À ces mots du film, "Pourquoi veilles-tu ? - Il le faut bien. Quelqu'un doit rester.", cette phrase de Jean-Luc Godard semble faire écho : "Le cinéma n'est pas à l'abri du temps, il est l'abri du temps". Jérémy Gravayat fait figure de filmeur-veilleur et nous conte dans ce film en forme de contre-feu les luttes d'hier et d'aujourd'hui, comment elles puisent l'une dans l'autre, se ramifient pour ne composer qu'un seul élan de colère et d'espoir mêlés dont il importe de raviver les braises.
Julia Pinget
Réalisatrice