Résumé
Une plongée dans le quotidien du peuple nomade des Nénètses, dans la toundra du Grand Nord. Une vie où chaque acte élémentaire semble un geste sacré dans ce grand rituel engagé entre l’homme et la nature.
L'avis de Tënk
Il y a, me semble-t-il, au cœur du cinéma d’Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio cet émerveillement premier : être vivant sur cette terre, et y co-exister ensemble, arbres, animaux, pierres, rivières, vents, esprits, dieux, êtres humains. D’où la volonté manifeste de faire une place à chacun dans leurs films (comme les animaux dans l’arche de Noé), et de trouver pour cela la méthode et les moyens adéquats. Dès lors - et c’est l’un des enjeux de leur cinéma : comment montrer l’invisible ? Comment figurer les esprits et les dieux ? Le Voyage perpétuel est exemplaire à cet égard, dans lequel les cinéastes font feu de tout bois, tirant parti des ressources du mélange et de l’hybridation, intégrant musiques, mythes et chants ; où la peinture même fait de fugaces apparitions colorées à même le plan. Cette liberté formelle est réjouissante. Elle nous invite à dessiller notre regard d’occidentaux affublés des œillères du naturalisme.
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier