Résumé
À travers sept récits tirés du folklore nénètse, Sept Chants de la Toundra raconte l’histoire de ce peuple du Grand Nord, son adaptation à des conditions de vie extrêmes et sa résistance des années vingt à nos jours.
L'avis de Tënk
Sorti dans les salles françaises en 2001, Sept chants de la Toundra est le film qui a porté à notre connaissance le cinéma d’Anastasia Lapsui et Markku Lehmuskallio. Depuis quelques années déjà, ce couple de cinéastes réalisait des films, obstinément, dans la toundra, au nord de la Russie, au sein d’un peuple autochtone dont peu alors en Europe occidentale avaient entendu parler : les Nénètses. Ce film-là est à l’image d’une filmographie merveilleusement libre et d’une remarquable cohérence. La distinction entre fiction et documentaire s’y avère peu pertinente. Une même exigence s’affirme d’un film à l’autre, une même attention aux êtres et à tout ce qui fait la vie quotidienne des Nénètses : les rennes, le tchoum, la toundra, le froid extrême, la langue, les vêtements, les chants, les rites, les gestes… Sept Chants de la Toundra nous conte l’histoire de ce peuple à travers le vingtième siècle. Un siècle-chacal, ainsi que l’écrivait le poète Ossip Mandelstam. Il le fut en effet pour les Nénètses, qui eurent à faire face notamment à la collectivisation des terres et des rennes, dans une région où l’extrême rudesse du climat oblige ses habitant·es à une survie permanente.
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier